:: But ::\Le 1er mars 2016, ma vie était fantastique. Ce jour-là, j’ai passé la fin de l\'après-midi dans un spa avec deux superbes amies et je suis allée magasiner des costumes pour ma troupe de danse. Quelques heures plus tard, je soupais avec un couple d’amis afin d’organiser un voyage en Irlande dans le but de célébrer une récente promotion. Finalement, je suis allée pratiquer des acrobaties avec ma troupe de danse…\\Le 1er mars 2016, je suis devenue tétraplégique.\\C’est ainsi qu’aujourd’hui, j’amasse des fonds dans le but de retrouver un maximum d’autonomie, d’améliorer ma qualité de vie et d’optimiser mon état de santé. Les fonds amassés serviront à financer un séjour de réadaptation, au centre Project Walk, puis à me permettre d’acquérir du matériel d’entraînement lors mon retour. Mes besoins se chiffres approximativement ainsi;\\\Projet Walk: entre 30 000 $ et 35 000 $\Matériel et frais d’entraînement: environ 45 000 $\\\Mais avant de parler en détail de mes besoins et de mes objectifs, j’aimerais vous raconter mon histoire.\\:: L’Accident ::\Lors d’une mauvaise chute survenue dans le cadre de répétitions acrobatiques pour une de mes troupes de danse, j’ai subi une dislocation de la vertèbre cervicale C6 vers l’avant. Ceci a eu pour effet d’endommager ma moelle épinière, logée en plein centre de la colonne vertébrale.\\\:: Tétraplégie 101 ::\Or, cette moelle s’adonne à être la courroie de transmission des signaux moteurs et sensoriels transigeant entre notre cerveau et tous les organes et les membres du corps. C’est aussi via cette « autoroute » que le système nerveux du corps humain gère une panoplie de phénomènes que l’on tient tous pour acquis. Par exemple, c’est elle qui fait en sorte que l’on peut se lever debout sans tomber dans les pommes ! De manière générale, plus la lésion survient près de la tête, plus la blessure médullaire impacte un grand nombre de fonctions. À titre d’exemple, Christopher Reeves (Superman) a subi une blessure au niveau de la deuxième vertèbre cervicale (C2). Ce niveau de lésion se traduit par une paralysie complète à partir du cou. En comparaison, un tétraplégique de niveau C8 peut avoir l’usage de ses bras. Ceci dit, j’étais bien loin d’être consciente de tous ces phénomènes physiologiques lors de ma chute !\\\:: Sacré-Coeur ::\Après la chute, on m’a rapidement transportée vers l’Hôpital du Sacré-Cœur. À ce stade, il m’était impossible de bouger quelque partie du corps que ce soit et j’avais d’intenses douleurs dans les bras. Une fois arrivée à destination, on m’a installé une traction cervicale en attendant de passer sous le bistouri. Cette manœuvre a eu pour effet de limiter les dommages causés par l’inflammation de la moelle épinière. On m’a opérée quelques heures plus tard. À la sortie de la salle d’opération, une douzaine d’heures s’étaient écoulées depuis la chute.\\À mon réveil, j’ai tout de suite voulu poser des questions par rapport à l’opération, mais comme j’étais intubée, cela m’était impossible. J’ai donc levé les bras afin de « gesticuler » mes questions. À ma grande surprise, les deux bras me sont tombés en plein visage ! Quand j’ai finalement réussi à les gérer, j’ai voulu faire des signaux avec les mains pour me rendre compte qu’elles étaient paralysées.\\Pendant ce temps, ma famille apprenait que malgré le niveau de lésion (C6), l’inflammation avait causé du dommage jusqu’au niveau C4. Comme les nerfs transigeant à ce niveau sont responsables du diaphragme, il était donc probable que je sois ventilo-assistée pour le reste de mes jours. Le pronostic au niveau de mes bras et de mes jambes n’était guère plus positif.\\Trois longues et douloureuses semaines, autant pour moi que pour mes proches, se sont écoulées à l’hôpital. Lors de ce séjour, on a quand même pu observer de gros gains qui ont rapidement démontré que j’allais battre mon pronostic. En effet, en quelques jours seulement, j’ai réussi à me sevrer de l’appareil respiratoire et au moment d’obtenir mon congé, on a décelé une trace d’activité musculaire au niveau de mes triceps ! C’étaient de très bonnes nouvelles considérant que lors des premiers jours, je pouvais difficilement passer plus de 15 minutes assise, et ce, sans tomber dans les pommes. De plus, mes bras étaient si faibles que lorsqu’on me couvrait jusqu’aux épaules, il m’était impossible de les dégager.\\\:: Institut de Réadaptation Gingras-Lindsay de Montréal ::\Après ces 3 semaines, j’étais encore bien fragile, mais suffisamment stable pour débuter mon programme de réadaptation. Mon moral d’acier m’a permis d’être transférée rapidement à l’Institut de réadaptation Gingras-Lindsay-de-Montréal (IRGLM), où j’ai rencontré l’équipe d’intervenants qui allait m’épauler dans cette longue épreuve où les séances d’ergothérapie, de physiothérapie et de repos-thérapie se sont succédé.\C’est ici que l’on a finalement compris qu’il existe deux grandes catégories de blessures médullaires ; les blessures complètes et les blessures incomplètes. Lorsqu’une blessure est dite « complète », il n’y a aucune activité nerveuse possible sous le niveau de la lésion. Or, par chance, on a constaté que ma lésion était incomplète, ce qui signifiait qu’il m’était possible de recouvrer certaines capacités inattendues ! J’ai d’ailleurs retrouvé des sensations un peu partout sur mon corps. Ce n’est pas comme avant, mais cela me permet par exemple d’aviser mes préposés lorsque mon gros orteil est replié dans mon soulier. C’est un gain immense ! Au cours des 4 mois passés à l’IRGLM, l’inflammation de la moelle s’est résorbée de manière importante. Pratiquement, j’ai recouvré l’essentiel des fonctions relatives aux niveaux C4 et C5. À mon départ de l’IRGLM, je m’apparentais donc à une « C6 ».\\L’IRGLM a été une étape importante de ma réadaptation. C’est là, notamment, que j’ai appris à manœuvrer un fauteuil manuel, à enlever et mettre mes verres de contact et à habiller le haut de mon corps ! Pas mal pour quelqu’un qui devait être ventilo-assistée pour le reste de ses jours, non ?\\\:: Centre de Réadaptation Lucie-Bruneau de Montréal ::\Ensuite, cela a été au tour du Centre de réadaptation Lucie-Bruneau de m’accueillir. L’objectif de ce centre étant de maximiser l’autonomie, j’avais donc finalement droit à une chambre privée ! Comme ce centre met aussi l’emphase sur l’entraînement physique, en plus de la physiothérapie et de l’ergothérapie, on a ajouté la kinésithérapie à ma routine. Ceci a mené à l’exploration de plusieurs sports adaptés et à l’entraînement physique.\\Lors de cette étape, j’ai pu « tester » plusieurs lieux publics, ce qui m’a entre autres permis de réaliser que les trottoirs montréalais sont certainement le plus grand ennemi des tétraplégiques ! J’ai aussi constaté l’inaccessibilité de plusieurs endroits, ainsi que la « convivialité » des services de transports adaptés. Bref, au cours de ce séjour de près de 7 mois, j’ai réalisé que je devais me battre au quotidien afin d’entretenir mon corps et maximiser mon potentiel de récupération.\\Vous aurez compris que chaque lésion médullaire est unique, d’autant plus qu’elle est définie par l’attitude de la personne qui la subit. Il est donc impossible de comprendre l’étendue des défis auxquels font face les personnes atteintes de paralysie. La classification de type « C6 » donne toutefois une bonne idée des capacités générales d’un blessé médullaire par rapport à un autre. Je prends le temps de le préciser, car après avoir terminé ces phases de réadaptation, l’ensemble de mes intervenants ont affirmé qu’ils n’avaient jamais vu une femme « C6 » atteindre un tel niveau d’autonomie auparavant. C’est un accomplissement exceptionnel… mais je ne m’arrêterai pas ici !\\Dans les faits, j’ai rencontré plusieurs personnes avec des lésions similaires à la mienne qui ont réussi à gagner une autonomie impressionnante au fil des années. Elles sont d’ailleurs une grande source d’inspiration pour moi, car elles m’ont démontré ce à quoi je pouvais aspirer !\\\
:: Besoins ::\C’est donc ici que j’ai besoin de vous. Indépendamment des chiffres et des lettres qu’on peut m’attribuer ; la résilience, l’acharnement, la discipline et la combativité peuvent faire un monde de différence en ce qui a trait à l’autonomie qu’une personne comme moi peut rêver d’obtenir… mais je ne peux le faire sans vous.\\\:: Project Walk ::\Un séjour de 6 à 8 semaines dans ce centre de réadaptation privé américain me permettra de consolider mes gains et servira de tremplin pour mon conditionnement physique futur.\\En plus d’avoir une approche différente des centres québécois, Project Walk sera pour moi une remise en forme intensive. Ceci dit, je désire être très transparente au niveau des attentes ; il n’existe aucun remède miracle contre les blessures médullaires et les chances que je revienne de Californie sur mes deux pieds sont pratiquement nulles. Par contre, il est plus que plausible que je gagne en force au niveau des triceps, des biceps ou encore des épaules. Qui sait, peut-être que quelques doigts bougeront à mon retour ! Qu’importe les bénéfices, au stade où j’en suis, n’importe quelle amélioration aura des impacts majeurs sur mon indépendance, mon autonomie et ma qualité de vie en général.\\En ajoutant les frais de transports, d’hôtel et autres frais médicaux, ce Projet coûtera entre 30 000 $ et 35 000 $.\\\:: Matériel et frais d’entraînement ::\Project Walk sera un bien pauvre investissement si je ne me concentre pas sur mes apprentissages lors de mon retour. Ainsi, j’ai la volonté de faire l’acquisition de quelques appareils qui me permettront de compléter mon portrait global de mise en forme.\\En effet, lorsque je reviendrai, mon programme d’entraînement comprendra certainement des séances de gym, de kinésithérapie et de physiothérapie, qui s’ajouteront aux divers sports que je pratiquerai. Il sera aussi très important de complémenter ces efforts avec des entraînements ciblés à domicile, et ce, particulièrement en hiver, où les déplacements en fauteuil sont plus ardus.\\Voici donc les appareils que j’aimerais acquérir dans un futur rapproché :\\Freewheel (Prix approximatif : 800 $)\Le Freewheel est une roue « tout-terrain » qui se fixe au-devant des fauteuils manuels, permettant ainsi de se déplacer sur les terrains difficiles et sur la pelouse.\\Invictus Smart Trainer Plus (Prix approximatif : 2000 $)\Tout comme les « rollers » de Vélo conventionnels, cet appareil me permettra de brûler des calories à la maison lorsque les conditions météo ne me permettront pas de le faire à l’extérieur.\\Table de traitement (Prix approximatif : 3000 $)\Comme je ne peux bouger les membres inférieurs de mon corps, il est capital de s’étirer tous les jours. Une table de physiothérapie permettra à mon personnel de soins de garder mon corps souple afin d’éviter des complications médicales.\\Easy Stand Evolv (Prix approximatif : 8000 $)\Cet appareil me permettra de passer un peu de temps debout ! En plus de donner un peu de repos bien mérité à mes fesses, le fait de se tenir debout sur une base régulière profère un grand nombre de bénéfices ; amélioration de la fonction intestinale, amélioration de l’équilibre, amélioration du contrôle de la tension artérielle, amélioration de la densité osseuse et par le fait même, diminution des risques de fractures et diminution des risques d’ostéoporose.\\Roues de Fauteuil Spinergy (Prix approximatif : 1500 $)\Afin de réduire les risques de blessures aux épaules, ces roues de fauteuils plus légères et plus performantes réduisent la force de pousser requise pour se mouvoir.\\Smart Drive Mx2 (Prix approximatif : 7500 $)\Ce petit moteur permettra une plus grande autonomie en ce qui a trait aux déplacements que je pourrai réaliser à l’aide de mon fauteuil manuel. Il me permettra aussi de braver les dénivellations trop importantes.\\Frais d’entraîneur privés, de gyms et autres dépenses (20000$ et +)\Il est bien difficile pour moi de chiffrer l’ensemble de mes besoins à ce stade-ci… mais chose certaine, il y aura d’autres besoins puisque ma condition engendre des coûts additionnels pour presque tout !\Mon objectif de financement premier demeure toutefois d’amasser les fonds nécessaires pour partir en Californie. Les dépenses liées aux frais de matériel seront couvertes selon la quantité des fonds amassés et des bénéfices relatifs des divers appareils.\\:: Remerciements ::\Je ne pourrais être parvenue jusqu’où je suis aujourd’hui si ce n’était du dévouement d’innombrables personnes. Je pense évidemment à mes parents, ma famille, mon conjoint et à mes amis, mais aussi à mes collègues, mes partenaires de réadaptation, mes frères de rugby, mais aussi à tous les préposés, infirmières, ergothérapeutes, physiothérapeutes, kinésithérapeutes, physiatres, chirurgiens, médecins, inhalothérapeutes, coordonnatrice et tous autres professionnels et spécialistes qui ont eu un rôle à jouer dans le cadre de ma remise sur pied.\\Je tiens aussi à remercier haut et fort tous ceux qui m’ont permis d’éviter les cafétérias du réseau de la santé avec leurs prouesses culinaires ainsi que les personnes qui ont pris le temps de me divertir, de me faire bouger ou d’adapter mes vêtements. Je lève aussi mon chapeau à tous les gens qui ont entouré et supporté famille durant ces longues semaines, que ce soit par leur support moral, leur temps, leurs pensées, leurs actions ou leurs prières.\\Depuis le début de cette aventure, vous me soutenez. J’ai pleuré de joie à chaque moment où j’ai pu constater la force que votre présence me procure. Chaque geste, regroupement, témoignage, et événements organisés démontrent l’importance des liens tissés par le temps. Ma condition aura été un choc pour tous. Je ne suis pas la seule à être tombée lors de l’accident.\\Merci de me propulser vers l’avant.
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